Votre recherche

Bordeaux-Paris : une grande classique pour amateurs

La plus ancienne, la plus longue, la plus atypique des courses d’un jour est de retour. Une aventure de +600 km entre Bordeaux et Paris, de l’océan à la Tour Eiffel, à travers la France profonde. Un défi sportif que de grands noms du cyclisme ont relevé : Louison Bobet, Tom Simpson, Jacques Anquetil, Herman Van Springel, Gilbert Duclos-Lassalle… et auquel de « grands amateurs » se sont confrontés…

Richard Béraud, 55 ans, président du Cyclo Team 69, club cycliste très actif de Tassin-La-Demi-Lune près de Lyon, était au départ de Bordeaux-Paris, formule ultra-raid, le 31 mai 2014.
À la fin des années 80 Richard Béraud est au rendez-vous des belles épreuves de l’époque : vainqueur de la Lyon-Mont-Blanc en 1988, des 1000 Bosses, au Dauphin et aux 24h de l’INSA en solitaire en 1989, il finit 4e à la Marmotte en 87, 2e de la Tom Simpson et 3e à l’Isar Bahamontes en 88. Et Bordeaux-Paris il l’a presque fait… En 1988 il prend le départ de la dernière édition professionnelle.

25 ans plus tard, quels sont vos meilleurs et pires souvenirs de cette course ?

L’échappée et l’abandon. En 1988, c’était la dernière édition professionnelle où les amateurs prenaient le départ 1 heure avant celui des pros. Bénéficiant de cette avance, on a formé une échappée avec une dizaine d’autres coureurs amateurs. On est parti très vite et on est resté en tête toute la nuit, ce n’est qu’au petit matin que les pros nous ont rattrapés. Puis à 100 km de Paris je ne pouvais plus ni boire, ni manger… la fatigue, le vent de face m’ont contraint à l’abandon et la vallée de Chevreuse reste pour moi la partie la plus difficile du parcours.
De l’euphorie d’une échappée qui dure à la déception d’un abandon finalement si près du but.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de relever ce défi ?

Au cours de l’été j’ai pris part à 3 des 6 étapes du projet de Jean-Michel Borne* « Sur la route du premier Tour ».
Sur ce parcours du premier Tour de France (1903), avec des étapes longues comme Paris-Lyon 467km, j’ai eu de nouveau l’envie de faire des grandes distances. Et cela a été le déclic pour m’inscrire sur Bordeaux-Paris.

Quelle préparation ? Quelle stratégie ? Quel conseil ?

Cette année là, j’ai roulé 17 000km. Pour aborder Bordeaux-Paris j’aimerais avoir atteint 7 000km et au-delà de mon entraînement dans les Monts du Lyonnais, faire deux sorties longues et sorties de nuit. Pour moi pas de dispersion, mon entraînement sera 100% vélo : fin janvier je pars au Maroc 1 semaine avec au programme 600 à 700km avec l’ascension de l’Oukaïmeden et fin avril je voudrais refaire Paris-Lyon. En 1988 j’avais fait les 500 km en 15h40. Mon objectif est de terminer en moins de 20 heures et peut être me caler sur les roues de Dominique Briand qui a l’habitude de la longue distance pour avoir fait la Race Across America en 2009 (ultra marathon cycliste , traversée des États-Unis d’Ouest en Est 4 800km). Je ne prévois pas de pause au-delà de 10 minutes aux ravitaillements, le temps de me changer. Mon expérience m’a montré que, pour moi, le plus difficile c’est le petit matin, après une nuit d’effort… Alors, je me dis qu’il faudra partir calmement, ne pas me laisser emporter et partir trop vite car c’est long, très long.

* cycliste amateur qui, atteint d’une leucémie en 2007, a bénéficié d’une greffe de moelle osseuse et guéri. Pour témoigner et venir en aide aux associations Laurette Fugain et l’Arche, il initie ce projet un peu fou de, 110 ans après le 1er Tour de France, refaire le premier parcours et de fêter la 100e édition