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Retour d’expérience pour Matthieu Brunet

Matthieu BRUNET est directeur général de Zéfal. Avec son frère Aurélien, ils représentent la cinquième génération familiale à la tête de l’entreprise, basée dans le Loiret, pratiquement sur le parcours de Bordeaux-Paris.

Zéfal est à l’origine de nombreuses innovations qui ont marqué l’histoire du vélo. Alors forcément, une épreuve mythique telle que Bordeaux-Paris, ça parle à ces passionnés de cyclisme. Non seulement Zéfal était le partenaire naturel de cette édition 2022, mais Matthieu BRUNET était bien sûr au départ le 22 mai dernier à Bordeaux.

Matthieu Brunet et son frère Aurélien Brunet
Interview

ES : Qu’évoque pour vous l’épreuve mythique Bordeaux Paris et pourquoi avez-vous souhaité non seulement en être le partenaire mais également prendre le départ de cette édition 2022 ?

MB : « Bordeaux-Paris, c’est quelque chose qui parle à mon imaginaire, c’est une relique de l’époque des forçats de la route.

Quand Vincent, notre responsable de la communication, m’a parlé de la possibilité pour Zéfal d’être partenaire de la course, celui qui l’a écouté n’était pas le chef d’entreprise, mais le cyclo avide de défis ; si bien que, trois jours après cette discussion, nous n’avions pas pris la décision de devenir partenaire, mais j’avais déjà pris mon dossard et réfléchi à mon entraînement.

S’agissait-il de votre première expérience sur une épreuve longue distance ? Quelle a été votre préparation pour affronter ces 650 km ?

J’ai découvert la longue distance à vélo avec les Born To Ride (aventures de 1200 km à vélo de route dont le parcours change tous les ans), si bien que je n’appréhendais pas trop la distance. Le défi pour moi était plutôt que je n’avais jamais réalisé une distance de plus de 600 km sans dormir.

Comme je me connaissais bien, je n’ai pas éprouvé le besoin de passer beaucoup d’heures de selle avant la course (j’avais moins de 4000 km au départ de Bordeaux). En revanche, j’avais envie de me durcir la couenne avec quelques entraînements structurants, comme cette sortie fin avril où je suis parti de chez moi (à l’Est d’Orléans) un vendredi à 16 heures 30 pour arriver à Nantes à 9 heures le lendemain en ayant anticipé 11 degrés au plus froid alors que la température est descendue à 4 degrés.

Comment s’est déroulé votre course ? Avez-vous souffert de la chaleur sur la première moitié ? Avez-vous connu des moments de « moins bien », des doutes ?

Contrairement à beaucoup d’autres concurrents, je suis parti seul. Je me suis retrouvé dans une vague de 6 coureurs avec 3 amis, jeunes bretons, bons cyclistes mais dont aucun n’avait déjà roulé 200 km. J’ai aimé dans ce Paris-Bordeaux voir ce mélange entre les aguerris de la longue distance et les cyclosportifs qui venaient chercher un défi nouveau.

J’ai eu 2 coups de mou pendant la course : pendant l’enchaînement de bosses charentaises, j’ai eu un coup de chaud que, dans mon manque de lucidité, j’ai pris pour une fringale (je me suis retrouvé dans une boulangerie à ne pas comprendre pourquoi je n’arrivais pas à manger ce que j’avais acheté). Le second coup de bambou m’est tombé dessus en attaquant les montées de la vallée de Chevreuse et m’a malheureusement suivi jusqu’à l’arrivée … au forceps.

Je n’ai jamais douté du fait que j’allais terminer, la course est trop courte pour avoir le temps de nourrir des idées d’abandon.

En dehors de ces périodes, j’ai pris beaucoup de plaisir dans une course aux paysages variés. Le passage de la nuit est toujours un moment spécial pour moi : le frisson de l’aventure quand la lumière commence à décroître jusqu’à la fraîcheur matinale quand le paysage se montre à nouveau.

Comment aviez-vous équipé votre vélo pour ce périple ? Je suppose que vous avez trouvé votre bonheur parmi la gamme d’accessoires Zéfal ?

J’étais évidemment équipé de nos produits, des sacoches de bikepacking au matériel de réparation (que j’ai heureusement plus utilisé à l’entraînement que pendant le Bordeaux-Paris), sans oublier le bidon aux couleurs de la course que je reprends avec toujours le même sourire à chaque sortie depuis la course.

Vous serez de nouveau au départ de Bordeaux-Paris en 2023 ?

Je fais rarement des plans à aussi long terme, j’attends que l’appel de l’aventure me fasse tourner la tête. Ceci dit, je retournerais bien sur Bordeaux-Paris pour l’ambiance et les paysages du samedi. En plus, j’ai quelques erreurs de gestion que j’aimerais corriger. »