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Rault, le dernier héros

1986.1987.1988, les 3 dernières éditions de Bordeaux-Paris seront particulières car elles se dérouleront sans l’intervention des Derny dans le dernier tiers du parcours et s’ouvrent aux amateurs, suite à une initiative de la Société du Tour, organisatrice de l’épreuve. Déjà une cyclosportive ?

En 1988, on compte au départ 74 coureurs (50 pros et 24 1ère catégorie) qui partent ensemble et 900 licenciées FFC ou d’autres fédérations qui pouvaient choisir de partir 1h plus tôt. Auteur d’une belle 8ème place en 1987, Jean François Rault (coureur de l’équipe RMO) s’est préparé spécialement pour cette édition. Le lever du jour est difficile. Deux amateurs animent la course, Eric Linder et Philippe Quintin. Ces deux-là revus, Jean François Rault accroche le bon wagon.

« J’avais toujours un coup de retard mais j’ai réussi à aller dans le premier groupe. Il y avait beaucoup d’attaques mais il y avait toujours quelqu’un qui ramenait tout le monde. Je me suis dit : tu attaques une fois et tu mets tout »

dit il avec encore une étincelle dans les yeux, la même qui a dû allumer la mèche de sa mine. Une attaque sans se retourner, « pour ne pas faire croire aux autres que je doutais » Le trou est fait, les poursuivants se regardent. L’arrivée et l’euphorie de la victoire approchent. « Dans le dernier faux-plat à Fontenay sous Bois (lieu d’arrivée) j’étais à 50 à l’heure. Je volais! »
Le coureur RMO peut lever les deux bras, il enlève haut la main la 85ème édition de Bordeaux-Paris. (à 32 km de moyenne. A noter que l’absence des dernys fait considérablement chuter la moyenne de l’épreuve les 3 dernières années). Une édition dont il aura beaucoup plus de mal à récupérer que la précédente, la faute sans doute à une préparation plus importante.
La course elle-même ne se relèvera pas. Cette édition reste la dernière (à ce jour). Un regret pour son ultime vainqueur car « c’est une épreuve atypique qui a participé à la construction de l’histoire cycliste. »